Avez-vous déjà pris part à une présentation qui « meurt » à peine quelques minutes après le début ? Imaginez-vous un peu entrain de parler, debout, personne ne rit à vos blagues, et votre gorge est subitement sèche. De gros cercles de transpiration apparaissent au travers de votre chemise. Vous avez subitement besoin d’aller aux toilettes. A ce moment précis : qu’est ce qui occupe votre esprit ?

Vous essayez d’accrocher l’audience, mais personne n’est réactif, et quelqu’un baille grandement dans la salle…(aïe !) C’est difficile à gérer. Ça vous donne envie d’aller vous réfugier sous votre siège ou de voler au travers de la fenêtre la plus proche…mais vous êtes pris au piège. Vous devez supporter l’agonie entière de votre présentation. Qu’avez-vous à l’esprit à ce moment-là ?

Lorsque de telles situations se présentent (et elles se présentent à tout le monde à un certain moment), la première chose qui occupe l’esprit de tout le monde c’est : à quelle heure ça finit ? La « fin » est un moyen étonnamment puissant pour motiver les gens, bâtir un suivi fidèle, et engranger beaucoup de ventes.

Les entrepreneurs Web utilisent des tactiques qui visent à rendre le produit rare afin que vous vous préoccupiez d’une éventuelle rupture de stock ou fin de l’offre en cours (réduction de 75%, valable 24h !). Mais comment les blogs, qui sont focalisés sur la construction de la conversation et des communautés, autant que sur leur monétisation, peuvent utiliser la « fin » pour accrocher les lecteurs.

Voici quelques suggestions.

1. Élevez le niveau

Vous pouvez trouver un moyen cool et excitant de démontrer les progrès réalisés par votre blog au travers d’objectifs clairement définis, mais vous devez également vous rassurer que certains de ces objectifs soient utiles pour votre site et pour vos lecteurs, autant que pour vous-même.

Ça donnera l’impression au lecteur de suivre quelque chose qui évolue, quelque chose qui progresse, et ceux-ci auront un petit sentiment de fierté et d’accomplissement au fond d’eux, et c’est vous qui le leur procurerez !

2. Le Vaguebooking (écrire le statut facebook le plus vague possible)

Vous connaissez bien ces gens qui publient des choses sur facebook, du genre : « vous-savez-qui fait quoi…ENCORE ! » et « C’est vraiment la pire journée de ma vie. JE NE VEUX PAS EN PARLER ! » Nous sommes bien d’accord que c’est toujours très embêtant de voir de telles publications. Mais on doit bien reconnaître que ça fonctionne toujours (dans le cas contraire, on ne serait pas embêtés) !

On passerait rapidement à autre chose sans vouloir en savoir plus. Mais au contraire, on est momentanément « piqués » parce qu’il nous est présenté quelque chose de potentiellement intéressant, mais sous un point de vue vraiment imparfait. Et contre notre volonté propre, on veut en connaître la fin. Peut-être qu’on pense ne pas être intéressés, mais on veut toujours en savoir plus, connaître les faits afin de décider de ne pas s’y intéresser davantage.

Ce que vous pouvez faire : Donner des indications subtiles (ou non) sur les orientations que vous donnez à votre blog, en donnant l’impression au lecteur que vous en savez plus que ce que vous dites (ce qui est très utile dans les moments où vous bâtissez votre blog au fur et à mesure.)

3. Tentez l’impossible…

Les gens sont très souvent motivés par des aventures haletantes avec (apparemment) de très faibles chances de succès. Ce serait tout à fait sage pour vous de vous mettre en quête d’un objectif de portée modeste pour votre blog, et totalement réalisable, mais ce serait vraiment un mauvais moyen pour le marketing de ce dernier. Rendez l’histoire de votre blog plus grande que la simple vie que vous vivez

Rendez-le si ambitieux que les gens se posent la question de savoir si vous avez toute votre tête, ou si vous avez le sens de la mesure. Ça me fait un peu penser à ce jeune homme qui avait décidé de visiter les 193 pays membres des Nations unies. Il a lancé une quête qui devait durer 11 ans et s’achever pour ses 35 ans…Vous n’imaginez pas à quels point ses lecteurs se sont engagés davantage sur son blog…

Ce que vous pouvez faire : décidez de faire quelque chose à la fois sensé et fou aux yeux de vos lecteurs, puis annoncez-le de façon sérieuse et aussi crédible que possible. Faites-le bien, et vous aurez un petit groupe de personnes qui croiront vraiment que vous pourrez le faire…et bien sûr, un groupe qui n’attendra que de vous voir vous aplatir sur votre face !  Parlons-en.

4. …Et échouez

Chaque fois que vous et votre blog essayez de faire quelque chose de différent, vous courez le risque d’échouer. Si vous essayez de faire quelque chose de grand vous risquez un GROS échec. Vous risquez de vous retrouver sans la version d’échec la plus cataclysmique qui puisse être imaginée, sans pouvoir l’oublier !

Échouer c’est se sentir mal. On ne peut vraiment pas le nier. Mais ce qui est bien avec l’échec, c’est qu’il peut attirer toute personne qui en est le témoin. Et ce n’est pas parce qu’ils sont éventuellement méchants.

Les êtres humains sont attirés par les histoires sombres et terribles. Ils sont attirés par des histoires de peur et de malheur, et vers tout ce qu’ils préféreraient éviter dans la vie. Même si ces histoires nous donnent parfois des cauchemars, elles nous donnent aussi goût à la vie, étant donné qu’on s’en sort toujours, finalement.

Cet appétit des choses sombres vient certainement du besoin qu’on a d’éviter ces événements nous-mêmes. Dans ce cas, une histoire d’échec est profondément contraignante. Quelles leçons peut-on tirer de quelqu’un qui n’a pas fait les choses comme il fallait ?

Voilà l’apport des échecs. On admire souvent les personnages qui essayent sans relâche, malgré le fait que ce qu’ils visent semble être impossible à atteindre.

5. Commencez par la fin

Vous connaissez bien ces séries télévisées qui ont un franc succès, et dont les épisodes suivent une logique « illogique » (avancer-reculer-avancer) et qui maintiennent les fans dans un suspens inimaginable (la guerre des étoiles par exemple). Ce qui fait que ces assemblages illogiques soient haletants, c’est l’écriture, c’est la façon de gérer les « fins ».

A votre niveau, vous pouvez décider de l’objectif ultime de votre blog et commencer à raconter son histoire à partir du début véritable. Vous n’avez pas besoin de donner trop de détails. Contrairement au vaguebooking cité plus haut, vous ne montrez pas le chemin que vous parcourez au lecteur, mais la destination.

Wep ! C’est vraiment risqué, l’incertitude en est vraiment partie intégrante, et vous devrez vraiment faire preuve de courage et de beaucoup d’abnégation. Mais ce qui est magique avec le foreshadowing, c’est que ça marche dans les deux sens. Votre audience commencera à s’impliquer d’avantage, parce qu’ils auront l’impression que vous savez vraiment où vous les menez, et vous aurez la possibilité de vous intéresser à eux davantage.

Plus vous communiquerez cette fin, plus vous sentirez que vous avez un but à atteindre, et plus vous aurez de chances d’y arriver, réellement. Vous saurez vraiment pourquoi vous bloguez, et qu’y a-t-il de mieux que ça ?  Je suis déjà content de lire vos réponses dans les commentaires !